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16 août 2023

Les pirates des mers de Chine au XIX ème siècle

Pirates de l’Asie au XIXème siècle

bataille

 

Vous connaissez sans doute les pirates tels que Barbe Noire ou encore Jack Sparrow, mais connaissez-vous les pirates de la mer de Chine et leurs histoires? 

 

I) La Chine et l’Asie du Sud-Est au XIXème siècle. 

Depuis notre plus jeune âge, nous avons été bercé par des histoires de pirates, ceux-ci étaient pour la plupart du temps américains, anglais ou tout simplement européens, mais qu’en était-il de l’Asie? Et bien contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Asie est fournie d’une grande histoire de piraterie et plus particulièrement aux XIXème siècle notamment avec la célèbre pirate Ching Shih qui est considérée comme la plus grande pirate de l’histoire et qui possédait 300 jonques et était au cours de sa vie à la tête de 40000 hommes. Grâce à cette puissance, ils ne pillaient et attaquaient selon leurs envies les pêcheurs et les marchands leur demandant un droit de passage. 

La piraterie évoluait également dans l'archipel de Sulu (l’actuelle Philippines). Les communautés pirates, Iranun et Balangingi avaient la réputation d’être en harmonie avec la nature, ils profitaient de la mousson également appelé “le vent des pirates” pour se laisser guider vers les côtes où ils trouvaient leurs prochaines victimes. 

 

II) Pirates de la mer de Chine.

1. Zheng Yi ou Cheng I 

Né en 1765 à Xian de Xin’an (province de Henan en Chine) sous le nom de Zheng Wenxian, sous le règne de la dynastie Qing. Il est né d’une famille de pirates qui s’étend sur plusieurs générations. Lors d’une guerre civile au Vietnam en 1771, la Chine intervient et Cheng I aide à la victoire des Tây Som (rebelles vietnamiens). 

En 1798, il rencontre Cheung Po, un jeune homme de 15 ans qu’il kidnappe alors qu'il pêchait avec son père. Après l’avoir poussé à s’engager dans la piraterie, Cheung Po accepte de faire partie de la flotte du Drapeau Rouge, il gravit alors rapidement les échelons. On soupçonne même que les deux hommes avaient une relation homosexuelle (chose totalement acceptée sur les navires pirates). 

En 1801, il rencontre dans un bordel flottant, une prostituée nommée Shi Xianggu (qui deviendra plus tard la célèbre Ching Shih). Il décide alors de l’enlever et de la demander en mariage. Nous ne savons pas s’il était réellement amoureux d’elle ou si cela était juste pour une offre commerciale, mais Ching Shih accepte la proposition et obtient par un contrat formel, 50% de la flotte pirate et de son contrôle. Plus tard, le couple aura 2 enfants : Zheng Ying Shi et Zheng Xiong Shi, ils décident également d’adopter officiellement Cheung Po. 

C’est le 16 novembre 1807 que Cheng I meurt soudainement, encore de causes inconnues. Cependant, suite à cela, c’est sa veuve Ching Shih ainsi que son fils adoptif qui reprennent la flotte et qui s’allient aux proches de Cheng I. 

chengI(portrait de Cheng I)

CheungPo(le fils adoptif Cheung Po)

2.Ching Shih

Née vers 1775 sous le nom de Shi Xianggu à Guangdong (province côtière du sud de la Chine). Nous ne savons pas grand chose sur sa jeunesse. En revanche, nous savons qu’à l'âge de 26 ans, elle est prostituée sur un bordel flottant et que sa rencontre avec Cheng I va changer sa vie. Ching Shih est réputée pour son intelligence et son sens du commerce. Comme décrit précédemment, elle épouse le pirate Cheng I après sa demande en mariage suite à leur rencontre. Enfin, ça c’est ce qui est écrit dans les grandes lignes. En vérité, il y a un doute sur le fait que Cheng I aurait d’abord fait d’elle sa prisonnière. Cependant une chose est sûre, suite à ce mariage, elle devient rapidement le cerveau de la flotte et n’hésite pas une seconde à employer ses stratégies militaires. Pendant un peu moins de 10 ans, le couple se bat aux côtés des rebelles Tây Som et leur flotte multiplie les navires passant de 200 à 1700 bateaux. 

C'est suite à la mort de son mari que la pirate prend le nom de Ching Shih (veuve de Cheng). Mais ne la pleurons pas, la veuve a toujours rêvé de prendre les commandes de la flotte, la seule chose qui lui en empêche est le fait d’être une femme. C’est pourquoi elle décide de faire de son fils adoptif (qui deviendra son amant et son époux) le commandant du Drapeau Rouge, mais en réalité, c’est elle qui mène la danse. Elle établit tous les plans stratégique d’attaques ce qui fait de sa flotte une organisation puissante et complexe comparé à la simple piraterie connue à cette époque.

C’est en 1810 que les pirates obéissent totalement à Ching Shih , mais attention, ce sont maintenant de 17000 hommes dont nous parlons et pas moins de 80000 personnes qui travaillent pour elle, que ce soit pour la nourriture ou l’espionnage etc… 

Nous pouvons alors dire qu'elle contrôle la mer de Chine, mais pas que, elle contrôle également sa province d’enfance, Guangdong et a un des plus grands réseaux d’espionnage qui opère en plein cœur de la Chine. Elle demande alors une taxe aux marchands et aux pêcheurs, leur promettant en échange, sécurité et protection. 

La pirate se veut alors impitoyable et elle terrorise. Et cela même avec ses propres hommes. Elle instaure de nouvelles règles et si quiconque a pour idée de désobéir à ses règles c’est la décapitation assurée. 

En revanche ses règles se font justes, comme par exemple, l’interdiction de violer les prisonnières. 

En seulement un an, la flotte atteint un rang jamais égalé. Elle domine plusieurs territoires d’Asie comme la Corée et la Malaisie. L’empereur Qing n’a aucun pouvoir sur elle, il veut la détruire. Résultat? Ching Shih en sort victorieuse, et même plus, car elle récupère même des navires de la flotte impériale. L’empereur demande alors de l’aide des occidentaux comme la Grande Bretagne, le Portugal et la Hollande, mais encore une fois, Ching Shih en sort triomphante, elle est plus redoutable que jamais. 

Ce n’est que 2 ans plus tard que l’Empereur propose un armistice. Contre toute attente, le couple accepte le traité de paix. Suite à ça, elle quitte définitivement la piraterie en échange de garder tout son butin. Le couple se sépare et Cheung Po devient alors commandant d’une partie de la flotte impériale. 

Ching Shih, de son côté, se remarie et a d'autres enfants, elle devient gérante d’un bordel alors qu’elle n’a que 35 ans.

En 1844, elle meurt de raisons inconnues à l’âge de 69 ans. 

Ching Shih(portrait de Ching Shih)

chingshihpiratedescaraibes(Ching Shih dans Pirate des Caraïbes)     

3.Les jonques. 

Les pirates chinois possèdent des navires appelés jonques. Le nom est dérivé du portugais junco qui lui même est un dérivé du mot malais jongkang voulant dire “une sorte de bateau”. 

Marco Polo fut étonné par ces embarcations, selon lui, elles surpassaient celles de Venise. 

Les jonques possédaient généralement trois mâts munis de voiles en lin renforcées par des tiges de bambous. Grâce à cela, les jonques pouvaient se permettres de naviguer à grande vitesse et aussi en haute mer. 

Les jonques de type Yang Chuan pouvaient transporter entre 300 et 400 hommes et pouvaient posséder jusqu’à 40 canons. 

Les jonques de type Hai Chuan quant à elles étaient prévues pour des eaux peu profondes. Elles pouvaient supporter jusqu’à 200 hommes et servaient plus particulièrement comme navires marchands. Elles possédaient entre 12 et 25 canons. 

jonquechinoise(jonque Chinoise)

III) Les Tây Som.

 

1.Les rebelles Tây Som.

Les rebelles vietnamiens étaient importants pour les pirates. En effet, ils étaient considérés comme des protecteurs pour eux. Ils leur offraient le refuge et leurs procuraient, navires, armes et leurs offraient parfois même des titres honorifiques. A chaque printemps et été entre 1790 et 1802, les pirates quittaient leurs ports d’attache pour parcourir la mer de Chine. Lorsqu’ils revenaient en automne, ils partageaient leurs butins avec leurs protecteurs rebelles.

 

2.La fin des rebelles. 

En 1801, les royalistes reprirent le pouvoir du Vietnam, c’est le commencement du déclin des rebelles. De nombreux pirates s’allièrent avec l’empereur de Chine en signant un serment d’allégeance et ils tournèrent le dos aux Tây Som (hé oui ne jamais faire confiance à un pirate !). Les chefs pirates qui ne suivaient pas leur exemple était incarcérés ou tués au combat. 

En 1802, les royalistes prirent possession de la ville de Hanoi . Ils emprisonnèrent l’héritier des Tây Som et chassèrent les derniers pirates vers la Chine. Suite à cela, ce fut la fin des rebelles Tây Som. 

Annam's_envois_with_Qing's_officials(dynastie Tây Som)

IV) Les pirates de la mer de Sulu. 

Dans la mer de Sulu (actuelle Philippines) 2 communautés pirates existent. Les Iranun et les Balangingi. Ils étaient réputés pour la communion avec la nature. De ce fait, ils pillaient à l’aide de la mousson aussi appelée “le vent des pirates”. Ce n’est pas pour autant qu’ils faisaient partis des “gentils”. En effet, ils étaient spécialisés dans l'esclavagisme et dans les enlèvements. Cependant, les Iranun pouvaient dormir sur leurs deux oreilles, en effet, ils s’étaient alliés aux princes de Sulu, qui finançaient les assauts pirates contre une part de leurs butins. C’est ainsi qu'ils installèrent plusieurs bases sur l’île, ils pouvaient alors réparer les coques des navires et ravitailler les prisonniers. Les Iranun étaient bien équipés en armes. Ils possédaient des épées kampilans, des poignards kriss, ainsi que des lances, des javelots et des armes à feu. Leurs navires pancos étaient équipés de pierriers (pièces d’artilleries pivotantes), cependant ils étaient prévus pour des eaux peu profondes. Les Iranun affrontaient souvent les Balangingi durant les années 1830. Jolo, le foyer du commerce d’esclaves attirait énormément les pirates, ceux-ci échangeaient leurs prisonniers en échanges de nourritures, comme du riz. Cependant, les Balangingi, eux, n’échangeaient pas tous leurs prisonniers, ils les gardaient dans leur communauté ce qui fait que l’île fut dépourvue de ses indigènes. Deux fois par an, les Balangingi attaquaient les Philippines avec des flottes comprenant jusqu’à 100 navires appelés praku

Entre 1836 et 1848, les Balangingi vendirent entre 3000 et 4000 esclaves par an au sultanat de Sulu. Les pirates ne cessèrent d’attaquer et cela provoqua une grande pénurie de main-d’œuvre, la population était terrifiée. Les Britanniques arrivèrent et mit fin aux pirates de Sulu en se débarrassant de leurs nombreuses bases.



Prahu(praku navire Balangingi)

The_Iranun_(Ilanun)_Moro_'pirate'(pirate Iranun)

295px-Garay_warships_of_pirates_in_the_Sulu_Sea(panko navire Iranun)

 

Alors? Est-ce que vous connaissiez ses histoires pirates asiatique? Il y a encore beaucoup à en dire et surement encore beaucoup à découvrir. 

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Commentaires
C
Un article vraiment génial et très complet, merci pour toutes ces informations. J'ai adoré, c'était vraiment passionnant de bout en bout
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